Concours de mauvaise foi

Concours de mauvaise foi

C’est un débat, mais dont le but est d’utiliser les pires arguments possibles ! Dès le départ, l’atelier doit être présenté comme un jeu, un concours, un festival de la triche ! Sinon il peut donner l’impression d’être un cours sur les figures de style… Selon le contexte de l’activité, il est possible de précéder le concours par un atelier plus sérieux d’études des arguments fallacieux.

Buts pédagogiques et précautions d’usage

  • Apprendre à identifier des arguments fallacieux (des arguments non valides ayant une apparence de validité) chez les autres, mais avant tout chez soi. Prenons conscience que nous manipulons les autres, et que nous nous manipulons nous-mêmes : il est possible de s’auto-convaincre avec de très mauvais arguments.
  • Ici c’est un jeu, les arguments sont mobilisés volontairement : ce sont des sophismes. Au quotidien, le plus souvent on les formule sans y penser : ce sont des paralogismes.
  • La connaissance des arguments fallacieux n’est pas une arme à brandir partout. Toute discussion n’a pas pour but de convaincre ni de repérer les manipulations.
  • Identifier les arguments fallacieux ne suffit pas à invalider une thèse, car celle-ci peut être juste indépendamment des arguments avancés pour la soutenir.

Comment ça se passe en pratique

Il faut un·e arbitre et un nombre pair d’équipes de 2 à 4 joueur·euses. Il vous faut avoir au préalable préparé quelques thèses absurdes à défendre (voir ci-dessous) ainsi que des fiches d’arguments fallacieux qui serviront de base au débat (voir ci-dessous aussi).

Distribuez les thèses aux équipes ainsi que des fiches d’arguments fallacieux, et donnez 10 minutes aux joueurs de chaque équipe pour préparer leurs arguments. Prévenez-les que durant le débat, chaque équipe devra formuler au moins tous les arguments inscrits sur leurs fiches. C’est la phase de réflexion.

Quand toutes les équipes sont prêtes, demandez à deux équipes de commencer la dispute, et aux autres d’écouter et de supporter. Cette phase de confrontation est un moment jubilatoire pour les joueur·euses qui débattent, assurez leur d’avoir un public impliqué !

Pour renforcer l’ambiance de mauvaise foi, annoncez que l’arbitre a tous pouvoirs (mais peut être soudoyé·e) et que l’équipe gagnante sera décidée à l’applaudimètre (mais que l’arbitre se réserve en fait le droit de décider).

IMPORTANT : Distribuez la parole en demandant en priorité de donner les arguments inscrits sur les fiches distribuées, et veillez à ce que tout le monde puisse s’exprimer, que personne ne monopolise le jeu, qu’on ne se coupe pas trop la parole. Sans ce rôle d’arbitrage, on a rapidement deux mecs qui s’amusent à se répondre en se coupant, et plus personne (hormis ces deux mecs) ne s’amuse.

Si vous êtes habile, n’hésitez pas à souligner à voix haute le nom technique des arguments quand ils sont avancés. On peut même revenir sur les arguments énoncés pour renforcer l’aspect pédagogique de l’atelier.

Mettez fin au débat de manière à ce que les autres équipes ne trépignent pas trop d’impatience, et à ce que les arguments ne tournent pas en rond.

Les débats peuvent s’enchaîner ainsi, et on peut retourner en phase de réflexion si les équipes le veulent, pour un deuxième round !

Quelques exemples de thèses

Il faut qu’elles soient absurdes, ou du moins que leur lien avec de vrais débats de société ne soit pas évident. Argumenter sur de vrais débats rend plus difficile l’exercice de la mauvaise foi et l’assimilation des arguments.

  • C’est le crocodile qui gagne VS C’est l’hippopotame qui gagne
  • Vive le Grand Schtroumf VS Vive le Schtroumf à lunettes
  • Il faut un capitaine sur le pédalo VS On pédale mieux sans capitaine
  • La théière cosmique tourne autour de la Terre VS Les théière n’existent pas
  • Les chats complotent contre nous VS Les chats ont été créés en laboratoire

Quelques exemples d’arguments fallacieux

Leur nom, leur description technique, des exemples, et des nuances. Normalement il y a ce qu’il faut pour se lancer !

Partager